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Un portrait socio-historique du village Ahdouche.

Photo du village ahdouche au printemps 2006

Ahdouche est un village kabyle, de la commune d’Iferhounéne, (wilaya de Tizi-Ouzou, Algérie). Il est perché sur un sommet d’une colline à une altitude de 1200 mètres, et est situé au sud-est de la wilaya de Tizi-Ouzou, à quelques 70 km environs du chef-lieu de la wilaya. Ahdouche est limitrophe des villages Ath-N’zar, V’ççar à l'Est, Ath-Vuyusef à l'ouest et Iggures au sud


Ahdouche compte environ mille (1000) habitants, Le village est formé de plusieurs familles regroupées autour de trois grands groupes (Idherma), issus essentiellement des familles: Ath-tayat, Ath-muhand, Ath-wajjud, Ath-aglu, Ath-wali, Ath-mayu, Ath-ayuçen, Ath-hmed, Ath-hendwali, Ath-ayi, Ath-yehaj, Ath-akel, ath-tabeth, Ath-ibukasen

D'après les anciens, le village Ahdouche aurait été fondé pour la première fois par la famille Ath-Kassis, qui s'est installée la première sur les lieux, puis avec le mécanisme d’alliances et de mariage, d’autres familles auraient ainsi pu se constituées.


Il se pourrait encore, que l’homme qui a fondé le village s’appelait ou appartenait à la famille « Hadouche », qui s’était installée dans cette colline réputée pour sa sources d’eau appelée « Açarikh », ce nom de famille est très commun dans la petite Kabylie du coté de la vallée de la Soummam dont les habitants sont attirés par le pays d’IGAWAWEN, l’actuelle région d’Iférhounène, réputait à l’époque par le courage, la fermeté et la combativité de ses hommes.

Le choix du lieu d’installation est stratégique : sources intarissables d’eaux potables, quelques terres fertiles permettant une agriculture vivrière, l’élevage ; et bien entendu, un sommet d'une colline, site difficile d'accès. De plus, de leur village haut perché, les villageois peuvent voir venir les ennemis de loin et préparer leur défense et leur honneur.

C'est ainsi qu’en Kabylie, lors de l'invasion romaine, les troupes de l'empire se retrouvèrent confrontées à une étrange situation. Ils ne trouvaient souvent que des villages vides. En maîtres de leurs montagnes, les villageois les attiraient ensuite dans de redoutables embuscades. C'est de la même manière qu'ils résistèrent ensuite aux invasions barbares et chrétiennes. Plus près de nous, lors de la conquête de l'Algérie, les troupes coloniales françaises se heurtèrent à une farouche résistance pour la même raison. Lors de la guerre d'Algérie, en Kabylie, l'armée française se retrouva face à des résistants qui, au lieu d'utiliser une défense frontale, passaient de villages en villages en profitant de cette situation. La seule parade qu'elle trouva, terrible, fut de raser les villages.

Regroupées en villages les maisons kabyles se font face ou sont construites côte à cote. Chacune d'entre elle est entourée d'une cour clôturée de buissons d'épineux, ou "afrag". Celle-ci peut englober plusieurs maisons dont les chefs de familles sont de mêmes parentés (frères ou cousins patrilinéaires). Dans cette cour se trouve "thakhamt n tmess" ou "thintbekhth", littéralement la chambre du feu où les fagots et les cendres sont entassés. Dans un coin se trouve, caché l'agudi, le tas de fumier qui sert de latrines. Les murs de "akham" sont en pierre, et le toit comporte des tuiles ou est plus rarement en chaume. La charpente de la toiture est soutenue par des piliers.

Autre fois, Les Ath-Wahduç sont des paysans essentiellement arboriculteurs en raison de la nature de leur sol qui n’est que des escarpements de montagnes. Sur les pentes aménagées, ils font croître l’olivier et le figuier qui, immédiatement après le chêne zen, occupent les plus grandes surfaces. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, la culture de ces deux arbres tenait la place la plus importante dans les occupations et le revenu des villageois. Ils consommaient une partie de leur production d’huile et de figues et commercialisaient l’autre. On fait venir aussi au village presque tous les types d’arbres fruitiers représentés dans le bassin méditerranéen. Mais à l’exception du raisin de table, du cerisier et de l’amandier, leur produit n’entre guère en ligne de compte dans le budget familial. Quant à la culture des céréales, seuls s’y adonnaient sérieusement quelques privilégiés, propriétaires de certains lopins de terrains un peu plats. Les villageois furent réduits à importer les neuf dixièmes environ de leur consommation d’orge, de blé et de légumes secs. Il n’existe pas de prairies ni de terrains de parcours en Kabylie. Aussi l’élevage y est-il limité à quelques maigres troupeaux de chèvres, rarement de moutons et de bovins. Ainsi, nature du sol et exiguïté du territoire devaient assez tôt contraindre les villageois à s’adonner à des occupations autres que l’agriculture


Jusqu’au XIXe siècle, ils complétaient leurs maigres revenus agricoles par l’émigration temporaire et l’exercice de plusieurs industries artisanales, notamment la poterie et le tissage. Les deux sont disparues aujourd’hui. Bien que le tissage s’est maintenu grâce au port du burnous et à la confection de couvertures en laine encore fort appréciées des Kabyles. Mais il ne constitue pas, comme par le passé, une source importante de revenus.

L’émigration, elle, et pour cause, a évolué dans un sens tout à fait opposé. Bien avant l’arrivée des Français, les villageois sillonnaient toute l’Algérie vers Sétif, El Bordj, Batna, le grand sud. Exerçant les métiers les plus divers, mais ne se fixant que très rarement en dehors du village. La colonisation et le progrès technique rendirent l’émigration impérieuse et massive. De nos jours, les trois quarts environ des hommes du village vivent hors du village, majoritairement en France, vers lequel cependant sont tendus tous leurs efforts.

Photo du village ahdouche au printemps 2006A l'instar de la majorité des villages de la Kabylie, Ahdouche n'a rien à offrir à ses jeunes pour se divertir. Il n’existe aucune structure de loisir au village. Les seuls lieux de distractions restent les cafés et les tournois de foot inter villages. Le chômage et l'oisiveté rongent les jeunes. Heureusement, la présence d'un nombre important d'émigrés a pu combler leur manque de ressources financières. Ahdouche est considéré comme un village à forte densité d’émigration. Beaucoup de villageois travaillent encore ou sont retraités en France. Leur attachement au village les a amené à contribuer financièrement dans les plus grands projets (principalement la distribution de l’eau potable, la construction des maisons).

Malgré cela, les habitants sont très attachés à leur village et les traditions, ce qui donne une autre image du village surtout dans la période estivale, où la majorité des gens qui habitent à l'extérieur rentre au village pour des vacances et voir la famille, cela créent des moments inoubliables de joie et de fête entre les enfants du village.

Le village Ahdouche est, comme tous les autres villages de la Kabylie, basé sur des vertus sociales, ancrées dans les traditions ancestrales dont le garant est le comité de village. Ce dernier est formé de citoyens élus du village qui s’occupent et gèrent la vie quotidienne et notamment les conflits.

L’organisation politique du village est semblable à celle de tous les villages kabyles, un comité élu régule les affaires courantes et statut sur les litiges entre les citoyens, ceci suivant « lhaq tadart » une sorte de constitution auquel sont soumis tout les villageois. L’assemblée du village est tellement souveraine que tout changement au niveau des lois ou du comité doit avoir l’aval de l’assemblée, elle est convoquée périodiquement, mais aussi en cas de nécessité. La convocation des citoyens pour assister à l’assemblée du village se fait par l’affichage sur le panneau d'affichage et puis l’assemblée se tiendra dans le village à (tajmaat), une sorte de salle de rassemblement et de réunion.