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LES FANFARONNADES ET LES RUSES DE DJEHA N° : 34

Se chauffer à la flamme d'une bougie



Djeha était assis au café, échangeant des histoires avec ses amis et fanfaronnant plus que de coutume.
- Je pourrais tenir toute une nuit, debout dans la neige, sans aucun feu pour me réchauffer.
- Personne ne peut le faire ! Dit un homme en regardant la neige tomber, à travers la fenêtre.
- Je pourrais et je le ferai cette nuit-même. Je le ferai même si je n'avais pas la moindre braise pour me réchauffer. Alors, si je perds mon pari, demain je donnerai un banquet pour vous tous, chez moi. Le pari était lancé.

Les amis de Djeha sont allés rejoindre leurs lits douillets, tandis qu'il s'installait seul sur la place enneigée. La neige glacée enveloppant ses pieds et fouettant son visage était pénible à supporter. Mais, plus pénible encore était la somnolence qui le tenaillait. Il se devait de rester éveillé, ne serait-ce que pour réchauffer, en les battant, ses pieds et ses mains glacés. Il avait constaté qu'il était plus facile de lutter contre le sommeil en fixant la bougie qui clignotait dans la maison de Mahmoud.

Le matin est enfin venu. Des curieux ont rencontré Djeha, frissonnant et baillant, qui rentrait chez lui prendre une tasse de café chaud. Ils lui ont demandé des nouvelles de sa nuit et ont été émerveillés de ce qu'il avait fait.
- Comment as-tu pu rester éveillé toute la nuit ? Lui ont-ils demandé.
- J'ai fixé une bougie vacillante dans la maison de Mahmoud, a-t-il répondu.
- Tu as bien dit une bougie ?
- Bien sur, répondit Djeha.
- Une bougie allumée produit une flamme. La flamme donne la chaleur. Tu t'es donc réchauffé grâce à la chaleur de cette bougie. Tu as perdu ton pari.
D'abord Djeha a essayé de rire de leur argumentation, mais il constatait bientôt qu'ils ne plaisantaient pas. Il ne pouvait pas convaincre ses amis qu'une bougie à l'intérieur d'une maison distante ne pouvait procurer aucune chaleur à un homme se trouvant dehors sur la place enneigée.
- Quand viendrons-nous chez toi, pour le banquet ? Lui dirent ses amis, insistant sur le fait qu'ils avaient gagné le pari.
- Venez ce soir, à la nuit tombée, leur dit Djeha.
Juste après l'appel du muezzin pour la prière du soir, un groupe d'hommes vint frapper à la porte de Dj'ha qui leur a ouvert. Laissant leurs chaussures près de l'entrée, ils se sont assis en tailleur sur une natte.
- Le dîner n'est pas tout à fait prêt, lança Djeha de sa cuisine.
- Nous ne sommes pas pressés, nous attendrons le temps qu'il faut, dirent-ils. Humant l'air ambiant pour deviner ce qui pouvait mijoter dans la cuisine, ils ne décelèrent aucune odeur particulière. Ils ont attendu - et attendu - et attendu.
- J'espère que vous n'avez pas faim, leur dit Djeha de la cuisine. Le dîner n'est pas encore prêt.
- Peut-être pourrions-nous t'aider, suggéra un invité affamé.
- Bien, dit Djeha, Vous pourriez tous venir à la cuisine pour aider.
Entrant dans la cuisine, ils furent surpris de trouver
Djeha debout, en train de remuer avec application le contenu d'une grande marmite en cuivre suspendue et sous laquelle brûlait (à bonne distance) une bougie vacillante.
- Juste quelques minutes ! Dit Djeha, debout sur la pointe des pieds, scrutant l'intérieur de la marmite froide, ça ne devrait pas tarder à bouillir. Une bougie donne tellement de chaleur, vous le savez bien !

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LES FANFARONNADES ET LES RUSES DE DJEHA N° : 36

Un pique-nique pour la fin du monde



Portant son énorme turban jaune, son burnous blanc ouvert sur sa blouse rayée et un sarouel ample, Djeha se tenait debout contre le mur de briques, observant le nuage de poussière brune qui s'élevait de la route menant aux pâturages de la colline et surveillant son mouton.
- Quel beau mouton que voilà, Djeha Effendi, dit, d'un ton songeur, Oualid qui passait par-là. Qu'il est dodu et tendre, grâce à Dieu !
Djeha jeta un regard soupçonneux à Oualid qui continuait à penser à haute voix :
- Il est bien dommage de perdre ce mouton quand la fin du monde est pour demain !
- La fin du monde ? S'étonna Djeha
- Tu n'es pas au courant ? Dit Oualid. Si nous faisions rôtir le mouton rapidement, il ne serait pas perdu quand la fin du monde viendra.
Ils marchèrent de concert et avaient maintenant atteint la porte de la maison de Djeha, quand ce dernier demanda :
- Pourquoi pensez-vous que la fin du monde est pour demain ?
- Pourquoi ? Vous n'avez donc pas entendu ? Chacun en parle. Oualid interpella un groupe d'hommes qui étaient assis, prenant le soleil au seuil de la porte voisine et leur dit :

- Djeha n'a pas entendu dire que la fin du monde était proche. Il ne réalise pas combien il serait sage de sauver ce mouton dodu en le mangeant, tant que nous sommes en vie pour l'apprécier.

- Oh ! C'est la chose la plus sensée à faire, dirent-ils, en chœur.

Alors Djeha prit sa décision et leur donna rendez-vous pour le lendemain, près de la rivière, leur promettant le plus succulent des méchouis. Le jour suivant était
parfait pour un pique-nique au bord de la rivière. Les hommes invités par Djeha et beaucoup de leurs amis étaient là quand les premières volutes de fumée montèrent du feu où Djeha faisait rôtir le mouton et cuire une énorme marmite de pilaf avec des pistaches.

- Notre dernier jour au monde, se lamentait Djeha, essuyant des larmes dont on ne sait si elles étaient provoquées par la douleur ou par la fumée du feu de bois ? Louange à dieu pour ce jour chaud et ensoleillé.

Rôtir le mouton rapidement, il ne serait pas perdu quand la fin du monde viendra. Ils marchèrent de concert et avaient maintenant atteint la porte de la maison de Djeha, quand ce dernier demanda :
- Pourquoi pensez-vous que la fin du monde est pour demain ?
- Pourquoi ? Vous n'avez donc pas entendu ? Chacun en parle. Oualid interpella un groupe d'hommes qui étaient assis, prenant le soleil au seuil de la porte voisine et leur dit :

Si je n'étais occupé à rôtir ce mouton, j'irais faire une dernière baignade à la rivière.
- Quelle bonne idée ! Dirent les convives. Nous allons nous baigner pendant que tu rôtiras la viande. En peu de temps, leurs vêtements étaient entassés près de Djeha et ils barbotaient dans l'eau de la rivière. Ils ne pouvaient pas voir Djeha, mais ils pouvaient entendre le crépitement du feu et le son de sa voix :

- D'une minute à l'autre, ce sera la fin du monde. Ayant mauvaise conscience, ils songèrent à lui dire que c'était une plaisanterie. Et alors ils pourraient en rire
ensemble en mangeant le mouton. A l'odeur du mouton en train de rôtir s'ajoutait une autre odeur moins agréable, mais qu'ils ne pouvaient identifier. Ils sortirent de l'eau et regardèrent l'endroit où ils avaient déposé leurs vêtements. Ces derniers étaient dans le feu en train de brûler. Djeha sourit et dit :
- Oh ! Vos vêtements ? J'ai réalisé que, avec la fin du monde qui ne devrait pas tarder, vous n'en auriez plus jamais besoin.