Contes
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DJEHA ET LA JUSTICE N° : 21
Djeha exerçait, un certain temps, les fonctions de juge suppléant. Un paysan vint le trouver.
- Grand juge ! Je viens te consulter. Supposons qu'une vache attachée à un piquet encorne une vache errante.
Est-ce que le propriétaire de la première doit indemniser celui de la seconde ?
- Certainement pas, répondit Djeha. Une vache doit
être tenue dans son enclos. Tant pis pour son maître s'il la laisse vagabonder.
- Je suis vraiment soulagé, Djeha, car c'est ainsi que ma vache a blessé la tienne tout à l'heure.
- Par Allah ! Pourquoi ne m'as-tu pas donné dès le début une narration complète des faits. Le cas est beaucoup plus compliqué que tu ne me l'as dit. Il faut
que je consulte la jurisprudence. Qu'on m'apporte le gros livre noir qui se trouve en haut sur l'étagère !
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DJEHA ET LA JUSTICE N° : 24
Deux hommes sont venus consulter Djeha quand il était magistrat. Le premier homme dit,
- Cet homme a mordu mon oreille - J'exige un dédommagement.
- Il s’est mordu lui-même, dit le second. Djeha s'est retiré et a passé une heure à essayer de se mordre l’oreille. En vain, il n’a réussi qu’à se faire une bosse au front en tombant. !
De retour dans la salle du tribunal, Djeha prononça la sentence :
- Examinez l'homme dont l'oreille a été mordue. S’il a une bosse au front, il l'a fait lui-même et la plainte est écartée. Si son front n'est pas contusionné, c’est l'autre homme qui l'a fait et il doit payer une amende.
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LES FANFARONNADES ET LES RUSES DE DJEHA N° : 26
Djeha alla à la ville voisine pour affaires, mais il n'avait pas d'argent. Comme il passait près d'une boutique où l'on vendait du halva, il entra, saisit un gros morceau et commença à le manger. Le vendeur vint vers lui et se mit à crier :
- Comment osez-vous vous servir, sans demander ou sans avoir payé ?
Djeha l'ignora et continua à manger. Furieux, le vendeur entreprit de le bastonner. Djeha continuait toujours à manger et, s'adressant aux clients qui étaient là et avaient vu toute la scène, il leur dit :
- Les habitants de cette ville sont tellement généreux qu'ils vous battent pour vous forcer à manger quelques-unes de leurs délicieuses confiseries.
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LES FANFARONNADES ET LES RUSES DE DJEHA N° : 27
Djeha fit l'acquisition d'un étal de marchand ambulant et se mit à parcourir les rues du village, en criant :
- Qui veut mes belles tomates rouges ! Qui veut mes belles salades ! Qui veut mon persil frais !
Le premier client qui se présente découvre que, dans le panier de Djeha, il n'y avait aucun légume mais de la
viande de chèvre, uniquement de la viande.
- Que se passe- t-il, Djeha ? Tu ne vendras rien si tu ne dis pas réellement ce que tu vends.
- Je sais ! Je sais ! Rétorqua Djeha. Mais si je crie "qui veut ma belle viande de chèvre", j'aurai tous les chats et tous les chiens errants du village à mes trousses.
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LES FANFARONNADES ET LES RUSES DE DJEHA N° : 28
Djeha prétend qu'il a fait jadis un voyage en Chine et que, là-bas, il a appris le chinois. Quelqu'un, qui doit s'y rendre prochainement pour affaires, lui demanda de lui enseigner quelques mots courants.
- Par exemple, dit-il, comment dit-on "éléphant" ?
- Pourquoi choisir un mot qui ne te servira à rien ? Ils n'ont pas d'éléphants.
- Alors, comment dire "moustique" ?
- "éléphant", "moustique", tu as le sens de la démesure ! L'animal que tu choisis est soit trop grand, soit trop petit. Là-bas, on n'aime pas beaucoup les gens qui n'ont pas le sens de la mesure. Tu ne pourrais pas choisir un animal de taille raisonnable ?
- Alors, si je veux acheter un veau, comment dire ?
- Quand j'ai quitté la Chine, les veaux venaient juste de naître. Ils n'ont pas eu le temps de leur donner un nom
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LES FANFARONNADES ET LES RUSES DE DJEHA N° : 30
Ayant des besoins d’argent, Djeha se décida à vendre sa maison. Mais il passa un accord avec l’acheteur, à qui il dit :
- Je te vends tout, sauf ce clou.
L’acheteur accepta.
Le lendemain de la vente, Djeha revient dans son ancienne maison et dit à l’acheteur :
- Je dois accrocher quelque chose à mon clou, et il y accroche un sarouel sale.
L’acheteur n’est pas content mais il ne dit rien. Le jour d’après, Djeha vint déposer une carcasse de mouton.
Face aux protestations de l'acheteur, Djeha répond :
- C’est mon clou. Je peux y mettre ce que je veux.
Et il en fut ainsi tous les jours. La maison était devenue une vraie puanteur.
Excédé, l’acheteur dit à Djeha :
- Il nous faut trouver une solution, je n’en peux plus.
Ce à quoi Djeha répond :
- Si tu veux, je te rachète la maison à moitié prix.
Et c’est ainsi que Djeha récupéra sa maison.